Historique de la R∴L∴ « Le Sillon » n° 142

R∴E∴R∴ – à l’Orient de Gravelines

Par le B∴A∴F∴ Pierre Kyndt

Remerciements à Lucette Van Hecke, Roger Wallyn, Gérard Vanhersel

L’histoire du Sillon débute avec la volonté d’Arthur Van Hecke de créer un atelier au Rite Ecossais Rectifié sous la GLTSO.

Le 21 mai 1987, la décision de création de la respectable loge “Le Sillon” est entérinée par huit maîtres provenant d’ateliers différents.

– Arthur Van Hecke, appartenant à la R∴L∴ Vérité et Sincérité et à la Respectable Loge Baudouin de Flandres

– Roger Dron, appartenant à la Respectable Loge Baudouin de Flandres

– Gérard Vanhersel, appartenant à la R∴L∴ Baudouin de Flandres

– Alfred Urbanski, appartenant à la R∴ L∴ Baudouin de Flandres

– Francis Weens, appartenant à la R∴L∴ Amitié et Fraternité

– Jean Stavski, appartenant à la R∴ L∴ Baudouin de Flandres

– Michel Carton, appartenant à la Respectable Loge Amitié Fraternité

– Roger Wallyn, appartenant à la Respectable Loge Baudouin de Flandres

Le 21 février 1988, consécration de la lumière par le Grand Maître de la GLTSO Etienne Taddéï.

Depuis sa création, le Sillon a accueilli 43 frères. 4 sont transférés, 6 en sommeil, 2 démissions, 3 éloignés et 6 passés à l’Orient Eternel : Arthur Van Hecke, Roger Dron, Alfred Urbanski, Alain Tepho, André Caby, Albert Bayart.

Les Vénérables Maîtres :

Arthur Van Hecke, Francis Weens, Roger Wallyn, Hervé Adamczak, Jacques Vandewalle, André Lacazio, Rudy Denorme, Jean-François Régibeau, Pierre Kyndt (1ère année de vénéralat)

Aujourd’hui, l’atelier com­prend 17 maîtres, 4 compagnons, 1 apprenti et 2 profanes sur les parvis du Temple.

Le tableau de loge étant dépeint, il est temps d’évoquer le personnage : “ARTHUR”.

C’est Arthur qui a pris tout seul la décision de créer “Le Sillon”. Il voulait revenir à l’essentiel. Il faisait partie des hauts grades maçonniques et, lors de ses déplacements à Paris (vous imaginez à l’époque ce que cela pouvait représenter et la force de conviction qu’il fallait), il ne manquait jamais de se plaindre de l’éloignement de sa maçonnerie avec celle des hauts grades maçonniques.

“Ils m’emm…” se dit-il alors.

Et c’est à ce moment-là que la décision de créer une loge commença à germer en lui.

Auparavant, j’ai décrit la partie administrative, mais l’important est ce que représente le symbole du sillon.

Cette petite histoire m’a été contée par son épouse Lucette et résume à elle seule le personnage d’Arthur et l’empreinte qu’il a laissée sur notre atelier.

Tout commence quand Lucette et Arthur arrivent à Hondschoote en 1982. Ils habitent à deux pas d’une toute petite ferme occupée par le paysan, sa femme et leur fille. Au fil des années, ils apprennent à se connaître et se lient d’amitié.

Un peu plus tard, l’épouse du paysan décède. Il prend sa retraite et commence tout doucement à vider sa ferme. Le marchand de ferraille et le marchand de bestiaux se frottaient déjà les mains, mais le fermier n’a pas voulu se séparer de deux choses qui lui étaient chères et qui, pourtant, lui auraient rapportée un peu d’argent dont il avait bien besoin.

Et un beau jour, il ramena à Arthur la charrue, avec laquelle il avait travaillé toute sa vie. Il lui demanda s’il la voulait. Arthur a évidemment dit oui et la charrue fut installée dans le jardin.

Il parla aussi de “Zézette”, le cheval avec lequel il avait tant travaillé et pour lequel le marchand de bestiaux offrait le prix de la viande. Il ne pouvait se résoudre à cette vente. Et Arthur a décidé immédiatement

qu’il voulût racheter Zézette, mais préférait le laisser dans son écurie. Tant et si bien que le paysan garda son fidèle compagnon avec lui jusqu’au bout.

Je pense que ce geste résume à lui seul la personnalité d’Arthur, cette générosité ancrée au fond de lui.

Quelques années plus tard, en 1986, Noël Josephe, alors Président de Région, lui demanda de créer une carte de vœux et Arthur décida de peindre cette fameuse charrue qui représentait tant de choses pour lui.

Et c’est à partir de cette peinture que le symbole du Sillon fut choisi.

Je tenais à vous relater cette belle histoire car elle reflète ce qu’est le Sillon : une belle et grande famille où règnent fraternité et convivialité, ce qu’a toujours voulu notre B.A.F : Arthur, et c’est pour cela qu’il a voulu créer “Le Sillon”, pour revenir à l’essentiel qu’il avait un peu perdu au fil de ses nombreuses années maçonniques.

Je pense, sans me tromper, que l’esprit qui règne au sein de notre atelier est le même que celui qu’Arthur a voulu nous léguer, et j’espère que nous pourrons le faire vivre aussi longtemps que possible pour sa mémoire et pour notre quête à tous.

J’ai dit